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Comment les tensions géopolitiques redessinent la cybersécurité des entreprises
Ces dernières années, la cybersécurité n’est plus seulement considérée comme une question de technologies ou de pratiques internes : elle est devenue un véritable enjeu directement lié aux rapports de force internationaux. Les rivalités géopolitiques se traduisent désormais par des campagnes numériques coordonnées, où les entreprises se retrouvent en première ligne. Pour la Direction des systèmes d’information, cette évolution impose une lecture stratégique des menaces, au croisement de la politique, de l’économique et du numérique.
Un contexte international marqué par l’escalade des cyberattaques étatiques
Le cyberespace est devenu un champ d’expression privilégié des tensions géopolitiques contemporaines. Des attaques visant des infrastructures critiques ou des institutions publiques ont été revendiquées par des groupes agissant dans le cadre de conflits régionaux ou de rivalités économiques.
Ces opérations s’inscrivent dans une logique de guerre hybride, où l’objectif dépasse la simple perturbation technique : il s’agit d’affaiblir la confiance, de déstabiliser les marchés et de tester la résilience des organisations.
En 2024, plus de 40 % des entreprises européennes déclarent avoir été confrontées à une cyberattaque en lien avec des tensions géopolitiques [1].
Cette statistique confirme que la conflictualité numérique s’impose désormais comme un enjeu central de la sécurité des entreprises.
Des entreprises civiles de plus en plus ciblées
La frontière entre cybercriminalité, hacktivisme et actions d’influence tend à s’effacer. Certains collectifs ou groupes de menaces agissent dans une zone grise, combinant motivations économiques, idéologiques et politiques. Ces acteurs exploitent les vulnérabilités systémiques pour frapper des infrastructures critiques ou des organisations civiles, parfois en réaction à des positions diplomatiques ou économiques.
Les secteurs stratégiques — énergie, santé, transport, finance, télécommunications — sont particulièrement exposés. Les directions informatiques doivent désormais penser la sécurité avec la même vigilance qu’un État protégeant ses infrastructures vitales.
Typologie des cyberattaques liées aux rivalités de puissance
Les attaques numériques se diversifient et gagnent en efficacité grâce à l’industrialisation des processus et à l’usage croissant de l’intelligence artificielle.
Parmi les tendances observées :
- Intrusions par la chaîne d’approvisionnement : l’attaque contre le logiciel SolarWinds en 2020 a touché des milliers d’organisations publiques et privées dans le monde, démontrant la vulnérabilité des écosystèmes interconnectés.
- Ransomwares as a Service (RaaS) : plusieurs groupes organisés exploitent des plateformes de rançongiciels pour mener des campagnes à grande échelle contre des entreprises ou des institutions publiques, souvent dans des contextes de tensions internationales.
- Attaques par déni de service distribué (DDoS) massives : de nombreuses vagues d’attaques coordonnées ont paralysé des sites gouvernementaux ou médiatiques, en réponse à des prises de position politiques ou économiques.
Ces offensives, parfois attribuées à des acteurs étatiques ou paraétatiques, visent à fragiliser la souveraineté numérique des adversaires en ciblant leurs infrastructures critiques et leurs chaînes logistiques.
Un cadre réglementaire européen renforcé avec NIS 2
Face à ces risques, l’Union européenne a renforcé son arsenal normatif. La directive NIS 2 impose aux organisations des obligations accrues en matière de gouvernance, de gestion des incidents et de transparence.
Pour s’y conformer, la DSI peut s’appuyer sur la formation « Maîtrisez NIS v2 » dispensée par l’expert Boris MOTYLEWSKI afin de comprendre et intégrer les obligations liées à cette norme.
Maîtrisez NIS v2
Pour sécuriser vos infrastructures et respectez les nouvelles normes européennes.
Cybersécurité et gouvernance : une responsabilité stratégique
La cybersécurité ne peut plus être traitée comme un sujet technique isolé. Elle doit s’inscrire dans une approche systémique des risques, intégrant les interdépendances numériques et les enjeux de gouvernance. Les comités exécutifs attendent désormais une vision claire des menaces et de leur impact sur la continuité des activités.
Piloter la cyberdéfense : le rôle stratégique du RSSI
Le rôle du Responsable de la Sécurité du Système d’Information (RSSI) s’apparente aujourd’hui à celui d’un chef d’orchestre. Il doit surveiller les tentatives d’intrusion, anticiper les crises, coordonner les réponses et communiquer avec les instances dirigeantes. Cette polyvalence impose une vision à la fois stratégique et opérationnelle qui peut être appréhendée par des modules de formation proposés par Capgemini Institut
La formation « RSSI : maîtrisez la fonction et pilotez la cyberdéfense de l’entreprise » pour accompagner les responsables dans la consolidation de cette posture, en leur fournissant méthodes, outils et retours d’expérience issus du terrain :
Parce que les conséquences d’une attaque d’envergure sont avant tout humaines, financières et réputationnelles, la formation « PCA, PRA et gestion de crise » aide les organisations à garantir la continuité de leurs activités dans un environnement instable afin de « comprendre, se préparer et dégager une vision sur la mise en place d’un système de plans B qui fonctionnent vraiment », Vincent BALOUET.
Sécuriser l’intelligence artificielle et l’identité numérique
Deux champs émergent comme de nouvelles zones de tension : l’intelligence artificielle et la gestion des identités.
L’IA peut être détournée pour automatiser des campagnes de désinformation, générer de fausses identités ou contourner les dispositifs de sécurité. De leur côté, les identités numériques représentent une cible privilégiée : leur compromission ouvre la voie à des intrusions dans des systèmes sensibles.
Renforcer ces deux maillons devient donc une priorité face à des menaces géopolitiques toujours plus sophistiquées.
Transformer la prise de conscience en plan d’action
L’évolution du paysage cyber impose à la Direction des systèmes d’information (DSI) de dépasser la logique de réaction. Trois axes prioritaires s’imposent :
- Intégrer la cybersécurité au niveau de la gouvernance d’entreprise
- Évaluer l’exposition géopolitique de l’écosystème fournisseurs
- Identifier les compétences critiques à renforcer via la formation
La cybersécurité, désormais au cœur des stratégies de résilience et de compétitivité, nécessite un accompagnement adapté. Il convient donc aux décideurs et aux experts d’acquérir les clés de compréhension et d’action face aux menaces contemporaines.
Se former devient alors un levier concret de performance durable, transformant la contrainte sécuritaire en avantage stratégique.
