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De la maison connectée à la santé : comment l’IA transforme votre quotidien ?
- Quand l’intelligence artificielle franchit le seuil de la porte
- IA domestique : des usages bien ancrés
- L’IA au service de votre santé : vers une médecine plus personnalisée
- Les limites à connaître : quand l'IA domestique et médicale montre ses failles
- Un quotidien augmenté : bénéfices concrets et conditions de réussite
- Transformer l’expérience quotidienne avec Capgemini Institut
L’intelligence artificielle ne se limite pas aux environnements professionnels : elle s’invite désormais dans nos foyers, nos objets du quotidien, parfois jusque dans notre intimité. Votre thermostat connaît vos heures de réveil. Votre montre détecte une arythmie avant vous. Votre enceinte sait ce que vous allez demander avant que vous ne parliez. L’IA apprend de vous chaque jour. Mais vous, qu’avez-vous appris d’elle ?
Dans ce contexte, et pour rétablir cet équilibre, il convient de comprendre ce qui vous comprend, maîtriser ce qui vous assiste, décider en connaissance de cause de ce que vous acceptez, ou non, dans votre quotidien et votre sphère professionnelle. Cette révolution ne se vit pas seulement au travail : elle commence chez soi.
Quand l’intelligence artificielle franchit le seuil de la porte
L’image d’un logement capable d’anticiper les gestes de ses habitants n’appartient plus à la science-fiction. Aujourd’hui, les thermostats intelligents, les caméras de sécurité autonomes, ou encore les électroménagers auto-apprenants équipent déjà des millions de foyers. Parallèlement, la santé connectée s’impose comme un nouveau standard de suivi et de prévention. L’intelligence artificielle analyse les comportements, identifie les écarts, pour intervenir en temps réel, souvent de manière invisible.
IA domestique : des usages bien ancrés
Des thermostats qui apprennent votre rythme de vie
Les systèmes de chauffage et de climatisation intégrant de l’IA apprennent progressivement le rythme de vie des occupants. En combinant données météo et habitudes de présence, ces dispositifs permettent des économies d’énergie substantielles. La réglementation RE2020 encourage cette évolution en exigeant une généralisation des thermostats intelligents à horizon 2027.
Caméras et capteurs au service de la sécurité
La sécurité du domicile constitue un autre moteur d’adoption. Les caméras et capteurs dotés d’IA réduisent significativement les fausses alertes en distinguant par exemple un intrus d’un animal domestique. Ces dispositifs s’intègrent aussi aux services de téléassistance destinés aux personnes âgées, renforçant ainsi le maintien à domicile et la sérénité des familles.
Les assistants vocaux, nouveaux hubs de la vie familiale
Près d’un tiers des foyers français sont aujourd’hui équipés d’enceintes intelligentes, selon l’Arcep/Credoc [2].
De plus en plus, l’assistant vocal devient le chef d’orchestre de la maison connectée : il contrôle les équipements, organise l’agenda familial et/ou ajuste l’ambiance du logement.
Vers une maison orchestrée par l’IA ?
Des appareils aussi variés que le réfrigérateur ou le robot aspirateur intègrent désormais des algorithmes pour offrir une expérience utilisateur personnalisée. Certaines marques, comme LG ou Amazon projettent déjà des maisons entièrement orchestrées par l’intelligence artificielle, où chaque équipement communique avec les autres pour anticiper les besoins des habitants et y répondre de manière proactive.
L’IA au service de votre santé : vers une médecine plus personnalisée
Télémédecine : un usage consolidé
La pandémie a marqué un tournant décisif. Le recours à la téléconsultation est passé de 140 000 actes en 2019 à 18 millions en 2020, avant de se stabiliser à 12 millions en 2023 [4]. L’IA soutient cette pratique à travers des outils de tri des symptômes par chatbot, l’analyse d’images médicales transmises par les patients, ou encore l’automatisation de la prise de rendez-vous et des rappels de suivi. Ces applications permettent de fluidifier le parcours de soin et libérer les professionnels de tâches répétitives.
Des objets connectés pour un suivi quotidien
Ces outils, enrichis d’intelligence artificielle, accompagnent particulièrement les personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète ou l’insuffisance cardiaque. Ils permettent un suivi continu, une meilleure prévention et une implication accrue du patient dans sa santé.
Des diagnostics renforcés par l’IA
Dans des spécialités comme la radiologie, la dermatologie ou l’ophtalmologie, l’intelligence artificielle assiste les médecins dans la détection précoce d’anomalies. Des logiciels tels que Gleamer ou EyeArt apportent plus de fiabilité et de rapidité aux diagnostics, contribuant ainsi à une meilleure qualité de prise en charge.
Vers une prévention sur mesure
En croisant des données liées à l’activité, au sommeil, à l’alimentation ou à la biométrie, certaines solutions d’IA peuvent prédire les risques et formuler des recommandations personnalisées. Plusieurs programmes émergent en France, portés par des assureurs ou des acteurs publics, pour proposer une prévention de plus en plus ciblée.
Les limites à connaître : quand l'IA domestique et médicale montre ses failles
L’adoption massive de l’IA dans nos foyers et notre santé ne doit pas occulter les vulnérabilités de ces systèmes. Plusieurs rapports récents et incidents documentés appellent à une lecture plus nuancée de cette transformation.
Des objets connectés exposés aux cyberattaques
La multiplication des équipements domotiques élargit mécaniquement la surface d’attaque des foyers. Le site Cybermalveillance.gouv.fr rappelle que les objets connectés (enceintes, caméras, thermostats, babyphones) sont souvent insuffisamment sécurisés et peuvent représenter le maillon faible d’un environnement numérique [7].
Assistants vocaux : des données intimes collectées en continu
La CNIL alerte régulièrement sur les enjeux de confidentialité liés aux enceintes connectées. Dans son livre blanc « À votre écoute » consacré aux assistants vocaux, elle souligne que ces dispositifs peuvent s’activer par erreur (fausses activations) et enregistrer des conversations à l’insu des utilisateurs. Les requêtes vocales sont généralement envoyées sur les serveurs des fabricants, où elles peuvent alimenter des profils publicitaires [8].
IA médicale : des promesses à nuancer
Si l’IA médicale ouvre des perspectives enthousiasmantes, elle n’est pas infaillible. Plusieurs limites structurelles méritent d’être connues.
La question des biais d’entraînement. Les algorithmes de diagnostic apprennent à partir de bases de données historiques. Or, ces bases reflètent souvent les populations majoritairement représentées dans les études cliniques passées. Résultat : certains outils peuvent afficher des performances inégales selon le profil du patient : âge, sexe, origine ethnique. Ce n’est pas une faille intentionnelle, mais une conséquence directe de données d’entraînement déséquilibrées.
L’IA ne connaît pas le contexte. Un algorithme analyse des données, pas une personne. Il ne sait pas que le patient a mal dormi, qu’il traverse une période de stress ou qu’il a oublié de mentionner un traitement en cours. Cette absence de contexte peut conduire à des recommandations inappropriées si l’utilisateur s’y fie aveuglément, sans passer par un professionnel de santé capable de croiser les informations.
Montres connectées : le revers de la détection cardiaque
Les montres et bracelets connectés qui surveillent le rythme cardiaque peuvent générer des alertes anxiogènes non justifiées. Le cardiologue Patrick Badertscher (Hôpital universitaire de Bâle) rappelle que les algorithmes de détection de fibrillation auriculaire échouent à classer jusqu’à un quart des ECG enregistrés, et que la montre ne peut évaluer ni la durée de l’arythmie ni les facteurs de risque associés [9]
L’enjeu est réel : un excès de faux positifs risque d’engorger les consultations cardiologiques et de générer une anxiété inutile chez des utilisateurs en bonne santé.
L’empreinte carbone, angle mort du confort intelligent
Chaque requête à un assistant vocal, chaque analyse cloud d’une caméra de sécurité, chaque ajustement automatique d’un thermostat intelligent sollicite des serveurs distants. Or, l’infrastructure qui rend possible ce confort quotidien a un coût environnemental rarement évoqué. Entre la consommation électrique des data centers, l’énergie nécessaire à l’entraînement des modèles et le refroidissement permanent des serveurs, l’IA domestique contribue à une empreinte carbone en forte croissance, une réalité souvent invisible pour l’utilisateur final.
Ces limites n’invalident pas les apports de l’IA dans notre quotidien : elles rappellent que toute technologie puissante exige discernement, encadrement et montée en compétences. C’est précisément en connaissance de ces enjeux que l’on peut en tirer le meilleur parti.
Un quotidien augmenté : bénéfices concrets et conditions de réussite
Si l’intelligence artificielle impressionne par sa complexité, elle révèle toute sa valeur dans la simplicité des usages du quotidien. Derrière chaque automatisme intelligent ou chaque interaction fluide, se cache une capacité d’adaptation et de personnalisation qui modifie en profondeur notre rapport à la maison, à la santé, et au confort.
Des économies et un meilleur confort énergétique
Dans la maison connectée, l’IA optimise le fonctionnement des équipements domotiques en temps réel. Un thermostat intelligent ajuste le chauffage en anticipant les absences, les volets se ferment automatiquement pour préserver la fraîcheur, l’éclairage s’adapte à la luminosité naturelle. Sans effort, l’utilisateur peut réduire considérablement sa consommation d’énergie.
Une sécurité domestique plus fine et inclusive
Au-delà de la simple protection, les dispositifs connectés soutiennent les politiques de maintien et favorisent l’autonomie des personnes fragiles. La sécurité devient ainsi un vecteur d’inclusion et de confiance.
Une médecine plus efficiente et accessible
Selon la Cour des comptes, réduire de 10 % les passages aux urgences via la télémédecine représenterait 113 millions d’euros d’économies annuelles pour l’Assurance Maladie [4]. Une telle optimisation repose en grande partie sur l’intégration de l’IA dans les parcours de soin : des assistants virtuels pour identifier les cas bénins, des algorithmes pour orienter les patients vers les bons professionnels, et des plateformes de téléconsultation pour hiérarchiser les demandes. L’IA agirait ainsi comme un filet de triage intelligent, permettant une meilleure allocation des ressources médicales.
Transformer l’expérience quotidienne avec Capgemini Institut
L’intelligence artificielle dans la maison et la santé n’est plus une perspective lointaine : elle est déjà une réalité. Pour en tirer le meilleur parti, il est nécessaire d’accompagner cette évolution par une montée en compétences des citoyens afin de comprendre ses usages, ses limites et les opportunités qu’elle ouvre.
Vivre avec l’IA en conscience
Des volets qui s’ouvrent au lever du soleil à une montre qui surveille le rythme cardiaque, l’IA s’installe dans nos gestes les plus simples. Elle amplifie notre confort, a la capacité de détecter des comportements non coutumiers, et façonne une nouvelle normalité. Mais, pour que cette révolution technologique demeure au service de l’humain, elle doit s’accompagner de transparence, d’éducation et d’engagement.
Votre thermostat connaît vos heures de réveil. Votre montre détecte une arythmie avant vous. Votre enceinte sait ce que vous allez demander avant que vous ne parliez. L’IA apprend de vous chaque jour. Mais vous, qu’avez-vous appris d’elle ? Les formations IA de Capgemini Institut existent précisément pour rétablir cet équilibre : comprendre ce qui vous comprend, maîtriser ce qui vous assiste, décider en connaissance de cause de ce que vous acceptez, ou non, dans votre quotidien et votre sphère professionnelle.
Sources
[2] Baromètre du numérique Arcep/Credoc 2023 : https://www.losange-fibre.fr/le-barometre-du-numerique-2023/
[3] Étude La Poste / Isoskèle 2021 : https://comarketing-news.fr/plus-de-la-moitie-des-francais-utilisent-un-assistant-vocal/
[4] Univadis / Cour des comptes : https://www.univadis.fr/viewarticle/desamour-des-medecins-teleconsultation-2025a1000ady
[5] EDHEC-Ipsos, Baromètre 2023 : https://www.edhec.edu/sites/default/files/2024-04/2024-04-deuxieme-barometre-sante-connectee-bms-edhec-ipsos.pdf
[6] MACSF : https://www.macsf.fr/actualites/intelligence-artificielle-service-prevention-sante-transformations-opportunites
[7] Cybermalveillance Gouv : https://www.cybermalveillance.gouv.fr/tous-nos-contenus/bonnes-pratiques/securite-objets-connectes-iot
[8] CNIL : https://www.cnil.fr/fr/assistants-vocaux-les-conseils-pour-les-utilisateurs-et-les-professionnels
[9] Fondation Suisse de Cardiologie : https://swissheart.ch/fr/connaissance-et-support/dossiers/une-montre-pour-le-c%C5%93ur
